Bonjour toi 😉

Je n’en revenais pas, Charlie la mère d’Héloïse était en vérité la sœur de la mienne.
— Mais comment est-ce possible ? Une mortelle dans le monde des humains ?
Isaulya me fit taire d’un geste. Straurius nous rejoignit. Je me doutais bien que le cri d’Isaulya, lui, il l’avait entendu. Il n’y avait qu’à voir son regard et ses sourcils froncés pour comprendre qu’il allait l’interroger. Toute prêtresse qu’elle était, elle n’avait pas le droit d’invoquer notre Dieu.
Je ne bronchais pas. Isaulya sourit.
— C’est idiot, j’ai eu peur, ce mot m’a échappé.
Je faillis éclater de rire. Nulle, sa réponse, elle aurait pu trouver mieux. C’était quand même au grand sorcier Straurius qu’elle s’adressait. Il la sonda en un quart de seconde et il ne m’en fallut guère plus pour me recroqueviller sous ma couette. Arthus m’y rejoignit en feulant.
— Vous m’expliquez ?
Hou ! Ils se vouvoyaient, l’heure était grave. Je n’osais même plus respirer et c’est alors qu’en croisant les doigts, je me dis que je devais retrouver Héloïse, elle aurait peut-être la réponse. Arthus s’agrippa à moi, comme s’il voulait me prévenir de quelque chose, mais il était trop tard, je fus projetée dans l’autre monde sous un ciel noir où les arbres se tordaient sous la fureur du vent.

Joe avait attrapé Stefano par la main et l’entrainait aussi vite qu’il le pouvait vers la maison. Elle lui semblait bien loin, il choisit de s’abriter dans la grange. Il referma aussitôt la porte et s’adossa contre elle. Stefano n’en menait pas large. C’est alors qu’ils la virent.
— Qu’est-ce que tu fais là ? Remarque tu as eu raison d’entre ici, tu ne risques rien.
Joe s’approchait d’Elsbeth Isobel.
— D’où viens-tu ?
Stefano aperçut alors Arthus qui passait la tête de dessous la veste d’Elsbeth Isobel.
— Oh ! regarde papa, le chat ! Il est trop beau.
Arthus sortit tout à fait de sa cachette et se frotta contre ses jambes. Aussitôt, Stefano le prit dans ses bras et serra sa joue contre lui, ce qui déclencha chez Arthus un ronronnement des plus sonores.
Elsbeth Isobel ne savait pas quoi dire. Le vent s’était calmé.
Héloïse, le nez contre la vitre regardait le ciel. Les nuages se dispersaient et un peu de bleu apparaissait. Elle fronça les sourcils et remarqua dans le jardin, un couple. Elle n’eut pas le temps de les montrer à Charlie que celle-ci était déjà près d’elle, un doigt sur les lèvres.
— Pas un mot sur le livre.
Elle le fit disparaitre prestement.
— Mais… on dirait les parents de…
— Tais-toi Héloïse, je t’en supplie.
Devant l’air implorant de sa mère, elle comprit qu’en effet, l’heure était grave. Toutes deux virent la porte de la grange s’ouvrir.
Joe en sortit le premier, suivi de Stefano. Le gamin fila vers la maison alors que Joe apercevait les inconnus dans son jardin.
Tout sourire et la main tendue, il s’avança vers eux :
— Je parie que vous êtes venu chercher votre fille ? Vous aussi, vous avez été surpris par cette tempête ?
Joe ne reconnaissait pas l’homme et la femme, mais peu importait, sa porte leur était grande ouverte. Il remarqua la prestance du couple. Lui, un grand manteau, ses cheveux retenus par un catogan. Elle, une longue veste, les cheveux relevés en chignon.
Arthus qui avait rejoint Elsbeth Isobel, lui glissa :
— Straurius et Isaulya sont là, ça va barder. Il vaut mieux que tu te montres.
— Ils ne feront rien dans le monde des humains, tu le sais aussi bien que moi.
— Ah oui ? La tempête ce n’était rien peut-être ?
Joe venait la chercher.
— Sors donc de ta cachette, tes parents te cherchent. Tu n’as plus rien à craindre.
Straurius sourit à Joe.
— Je vous remercie, notre gamine est en effet, un feu-follet. Elle est partie à toute allure et nous n’avons pas pu la suivre. Heureusement, elle n’a rien.
Joe les invita alors à entrer chez lui.
À suivre …
© Isabelle-Marie d’Angèle (octobre 2023).




















































