Bonjour toi 😉

Je ne savais pas ce que j’allais écrire aujourd’hui. Puis, m’est venue l’idée de parler des mains en y glissant plusieurs expressions s’y rapportant. Imagine un peu qu’un de tes pouces soit en grève ? 😁.

7 h du mat ! L’heure de s’éveiller et de s’étirer.

Terminée la nuit ! les deux mains blotties sous l’oreiller, bien au chaud, commencent à se tortiller pour se mettre au travail.

C’est qu’il y en a à faire le matin ! Appuyer sur le réveil pour que la sonnette s’éteigne, et déjà ce n’est pas gagné parce qu’il faut y aller à tâtons. C’est Index, Majeur et Annulaire qui s’y collent, main droite évidemment, main gauche c’est la flémarde. Elle est là pour aider, mais quelle pataude ! Sa jumelle se moque souvent d’elle en lui répétant qu’elle devrait s’entrainer, elle aime assez lui passer la main dans le dos en la flattant !

Ouf, silence ! il est temps de se lever. Ils applaudirent des deux mains pour se mettre en route en même temps, tous ? Mais non, il en manque un ! Pouce droit refuse de bouger.

Horrifiées, les mains se regardent. Ils se tournent vers Pouce gauche qui se recroqueville sur lui-même. Pris la main dans le sac, il doit s’expliquer.

— Je n’sais rien, promis !

— Tu parles, vous êtes toujours cul et chemise, vous faites la même chose, ne nous raconte pas d’histoire, le taxent les deux majeurs de concert.

— Ben justement, se relève un peu Pouce gauche, il est fatigué de devoir travailler plus que moi. Il n’y est pas allé de main morte hier !

— Ah, ça, je t’avais prévenu, ricane Auriculaire droit, tu devais t’entrainer pour le remplacer. Regarde, mon jumeau sait parfaitement se gratter l’oreille autant que moi, en un tour de main il a tout compris.

— Et moi, ajoute Annulaire droit, je porte aussi des bagues.

— Personne ne vous a forcé la main, les stoppent les Majeurs qui prennent très au sérieux leurs rôles de plus grands et n’ont pas toujours le cœur sur la main, quelles sont ses revendications ?

— Il en a assez d’être souvent levé sur le bord de la route, il en a attrapé des crevasses à force d’être en plein vent, surtout que ça ne servait pas à grand-chose.

— Quelle idée saugrenue de se dresser ainsi pour faire arrêter les voitures, répondirent les majeurs.

— Oh, ça va, vous n’êtes pas mal non plus quand vous êtes en colère et que vous vous relevez en nous priant bien de rester pliés pour qu’on ne voit que vous, rétorqua Pouce gauche.

Les majeurs baissèrent la tête, pas fiers du tout, rien d’honorifique dans ça !

— Et puis, continua Pouce gauche, il en avait ras la casquette de commencer à compter. Un… c’est toujours lui qui s’y colle, à croire que je suis là pour du poivre et du sel.

Personne ne répondit. Ils se voyaient mal à sa place, surtout les deux auriculaires qui souffraient d’être les plus petits, ils devaient prendre leur courage à deux mains pour aider les plus grands.

— Nous, dirent en chœur les Index, on montre du doigt, ce n’est pas mieux.

— Moi, j’ai une tendinite. Quelle idée de tenir longtemps les manettes. Ras-le-bol de tourner dans tous les sens, personne ne me demande s’il m’arrive d’avoir mal à la tête ? Il n’a pas la main légère croyez-moi ! Je pense aussi qu’il a mal à force d’être rongé. Il s’est mis en grève. Regardez-le, il est juste replié sur lui-même en attendant d’aller mieux.

— En grève ? crièrent-ils tous en même temps.

Ils se voyaient déjà enserrant les panneaux de revendications, dans le froid, les bousculades, les chants. Pas question d’avoir les mains dans les poches ! La main sur le cœur qu’ils détestent les grèves. Les gants, ça existe pourtant ! qui doit s’enduire de crème après ?

— Et comment faire pour tenir le stylo ? se lamentèrent Index et Majeur, on ne peut pas faire ça sans lui.

Ils regardèrent la main gauche.

— On ne promet rien, on n’est pas entrainé, on pourrait même dire qu’on a les mains pleines de pouces sans vouloir faire de mauvais esprit.

— J’en aurais mis ma main au feu que vous vous débineriez.

C’est alors que Pouce droit leva la tête.

— Je vais faire des pieds et mains pour vous aider, allez au boulot, il est temps d’aller se laver, s’habiller, préparer le petit déjeuner… en fait, vous m’avez bien forcé la main !

De joie, ils se frottèrent les mains.

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

3 réflexions sur “Histoire de mains

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