Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

J’ai adoré écrire ce chapitre 💗

Mélusine est en plein Boum comme elle dit. Ensevelie sous un monceau de tulle, elle travaille sur ma robe de mariée.

Quelque chose de simple, dans un ton d’écru qui irait à ma teinte de rousse. Mélusine m’a emmenée dans les boutiques de tissus et j’ai trouvé mon bonheur. Elle m’a ensuite proposé des modèles et nous nous sommes mises d’accord. Je voulais une tenue sobre qui me correspondait. Oui, mais Mélusine ne l’entendait pas tout à fait de cette oreille.

— Ferme les yeux !

Elle avait déboulé dans la cuisine et m’avait entrainé dans son atelier. Je n’avais plus eu le droit d’y mettre les pieds depuis plusieurs semaines, mais aujourd’hui, elle ne tenait plus en place, ma robe devait être prête et elle allait me la faire découvrir. Mon amie était fière, elle avait des étoiles plein les yeux, et attendait de voir ma réaction.

Alors, elle monta tout un scénario. Tout d’abord, elle me banda les yeux et me prit la main. Il y avait quelques marches pour parvenir à son antre. Elle me guida en riant.

— Promis, tu me dis si tu aimes, pas de blabla avec moi, s’il y a des choses qui te déplaisent, dis-le. Nous avons encore le temps pour rectifier le tir.

Elle avait réussi à me donner le trac. Elle était tellement heureuse. C’était sa première robe de mariée et qu’elle soit pour moi la rendait doublement fière. Archibald n’avait plus le droit d’aller à l’étage, il était banni. Il ne devait pas découvrir ma tenue, ça portait malheur, répétait-elle à longueur de journée. Il devait appeler quand il rentrait pour ne pas apercevoir des bouts de tissus ou des catalogues qui pouvaient le mettre sur la voie. Du coup, il arrivait tard et comme il partait tô, je ne le voyais qu’à la boulangerie, d’autant plus qu’il dormait dans sa chambre le plus souvent pour ne pas me réveiller lorsqu’il se levait.

Lui aussi avait ses secrets. Le dessert de notre repas, je n’avais pas le droit de poser des questions. C’était son domaine. Tout comme, je ne savais pas comment était son costume. Mélusine si, la chipie ! Elle m’avait expliqué qu’elle devait tout connaitre pour ne pas faire d’impair avec ma tenue, la couleur de sa chemise ne doit pas faire tache avec celle de ta robe, insistait-elle. Il était allé le choisir avec Saverio et sa femme, c’était ce que j’avais cru comprendre. D’ailleurs, Saverio me faisait des clins d’œil en m’assurant qu’il était à tomber, que j’allais être encore plus amoureuse. Comme si cela était possible !

— Tu es prête ?

Elle me défit lentement le bandeau.

— Tu peux regarder.

Je dus m’habituer à la luminosité avant d’apercevoir sur un mannequin, ma robe. Aussitôt, j’eus les larmes aux yeux. Elle était magnifique et Mélusine qui me connaissait bien avait respecté à la lettre mes vœux.

Je n’osais pas la toucher, tellement elle semblait aérienne. Le bustier en dentelle était d’une rare beauté, je n’aurais jamais pensé porter ça un jour.

— Tu essayes ?

Je quittais mon jeans et mon tee-shirt et Mélusine m’aida à la passer. Le tissu glissa sur moi et je me sentis aussitôt différente. Quand je me regardais dans le grand miroir, je ne me reconnus pas. Mélusine qui se tenait derrière moi vérifiait le tombé. La robe s’étalait à mes pieds sans être trop longue.

— Alors ?

Je ne pus retenir mes larmes de bonheur et la prit dans mes bras.

— Tu es une fée Mélusine, elle est magnifique cette robe.

— Sérieusement, elle te plait ? Je ne pense pas qu’il y ait de retouches. Tu te sens bien ? Elle ne te serre pas ? Tu es à l’aise dedans ?

Elle tournait autour de moi, des épingles dans la bouche, alors qu’elle n’en avait pas besoin.

— Tiens, je t’ai apporté tes chaussures. Mets-les, que je vois si la robe n’est pas trop longue.

— Et si elle est trop courte ? demandais-je malicieusement.

— Impossible, j’ai tout calculé.

J’ouvrais la boite et enfilais les sandales de la même couleur que la robe, elles avaient un petit talon et étaient découvertes.

— J’ai trouvé le vernis qui conviendra.

Je ne pus m’empêcher de tournoyer comme une gamine. Mélusine éclata de rire et tapa des mains.

— Que je suis contente ! tu vas être la plus belle des mariées !

Elle sortit un nouveau catalogue et me dit :

— J’ai pensé aussi à la coiffure que tu porteras. Comme tu es fan des nattes, regarde ce que j’ai dégoté. Si u veux, je peux trouver des petites fleurs pour te les piquer dedans.

Je découvrais une tresse torsadée sur le côté. J’avais les cheveux assez longs pour la faire, j’aimais ce côté romantique.

— Justement, je suis certaine qu’ils adoreront voir ça et je parie qu’ils garderont le secret. De plus, Archibald aime tes cheveux nattés, depuis le temps qu’il les connait, ajouta-t-elle en riant.

— Ce n’est pas pareil que mes deux nattes de chaque côté quand même, répondis-je le cœur en fête.

— Regarde, j’ai fait aussi le petit costume d’Enzo. Et…

Je n’avais pas remarqué un autre mannequin dans le fond de la pièce.

— Dis-moi ce que tu en penses.

Elle dévoila sa robe.

— Mais comment as-tu eu le temps de faire ça ?

Je m’approchais de sa tenue.

— Passe-la, je verrais comment ça rend toutes les deux.

— Elle n’est pas tout à fait terminée. Tu aimes la couleur ?

Sa robe longue était rose poudrée. Mélusine portait très bien les bustiers. Elle allait être magnifique elle aussi.

Nous entendîmes en même temps du bruit en bas puis une cavalcade dans l’escalier. Enzo déboula dans l’atelier. Bouche ouverte, yeux écarquillés, il réussit à dire :

— T’es trop belle marraine.

Puis, il ajouta en crachant par terre :

— Promis, je ne dirai rien à Parrain.

© Isabelle-Marie d’Angèle (juin 2024).

Je me suis bien amusée à trouver les robes de mariée qui pourrait correspondre à Marie-Sophie ainsi que sa coiffure et ses chaussures.

À très vite…