Bonjour toi 😉
C’est le jour des enfants et ce n’est pas toujours rose, ne nous voilons pas la face 😣.

— Dis MaLou tu peux venir me chercher au collège, ça ne va pas trop !
Les parents de Millie sont au travail et ne peuvent se libérer. La vie scolaire a appelé, Millie ne s’est pas sentie bien en cours de sport. Il faisait chaud, elle voyait flou et des points noirs. Pas d’infirmière au collège, le professeur ne prend pas de risques, il appelle les parents.
C’est PaLou et MaLou qui vont récupérer la gamine. Elle était en cours de théâtre, elle avait mangé à la cantine. Elle rentre à la maison, mange une banane et s’endort illico.
MaLou pense que c’est juste une hypoglycémie. Faire du sport avant le repas de midi, peut-être que Millie avait juste faim. MaLou appelle sa fille et la rassure, Millie se repose.
Une petite sieste et Millie est en forme.
— Qu’est-ce qui s’est passé ma grande ? s’informe MaLou.
— On faisait rugby en plein soleil, j’ai eu chaud et je n’avais pas mes lunettes.
— Oui, enfin ce n’est pas le soleil de juillet quand même ! sourit MaLou.
Millie ne répond pas. MaLou reprend.
— Tu avais pris un petit déjeuner ce matin ?
— Comme d’habitude.
— Tout va bien au collège ?
MaLou sait que Millie a des ennuis avec une copine, qu’elle a rongé ses ongles et est stressée.
— Hum !
— Pas de stress ?
— Je n’ai même pas pensé à L.
MaLou comprend que si, Millie est stressée. L. est soi-disant la meilleure amie. MaLou se tait. Millie est en boucle.
— Elle raconte n’importe quoi, elle m’embête en cours et si je ne réponds pas, elle se lève, va voir le prof et se met à pleurer en racontant que je ne suis pas gentille avec elle et c’est moi que le prof vient disputer en me disant que je devrais faire attention, L. est une grande sensible. Tu parles !
MaLou n’intervient pas, Millie reprend :
— Tu sais, ce matin, quand elle a vu que le prof faisait attention à moi parce que je n’étais pas bien, comme elle avait eu une entorse, elle a fait semblant d’avoir mal, elle a crié AH AH AH et s’est même mordue pour prouver qu’elle avait fort mal. Moi, je sais que ce n’était pas vrai.
Et puis, elle m’a écrit une lettre en me disant qu’elle m’aimait fort même si en ce moment, on ne s’entendait pas trop. J’ai déchiré la lettre.
Et puis, E. n’a plus voulu être sa copine parce qu’elle l’ennuie, L. est allée se plaindre et c’est E. qui a été collée une heure. Moi, je ne dis rien parce que je ne veux pas être collée.
— Tu as raconté tout ça à papa maman ?
— Oui
— Qu’est-ce qu’ils disent ?
— Que je ne dois pas faire attention à elle, mais c’est pas facile. Les profs nous mettent tout le temps ensemble parce qu’il parait que nous sommes les meilleures amies, moi j’en ai marre d’être tout le temps avec elle. J’ai même fait un exposé avec elle et j’ai oublié de parler d’un truc, elle m’en a fait la réflexion alors que c’est moi qui avais fait tout le travail. En plus, elle m’appelle toujours l’intello, j’aime pas ça ! Je ne vais pas plus travailler pour qu’elle ne m’appelle pas comme ça quand même !
MaLou est ébahie par ce flot de paroles. Elle se souvient qu’elle et PaLou étaient intervenus auprès des profs quand il y avait eu un problème avec un de leurs enfants. Elle tente de dire à Millie que ses parents doivent peut-être le signaler, ça ne peut pas durer, mais Millie refuse, elle a peur des représailles.
— Écoute, on va aller se promener, prendre l’air, ça te fera du bien, propose MaLou.
Oui, mais pendant la promenade Millie ne cesse de parler de L. MaLou a de la peine et se fait du souci. Millie est une petite fille qui travaille bien, est équilibrée et a du plaisir à aller au collège, sauf que maintenant, elle a mal au ventre, le matin. MaLou connait bien ce mal, mais elle trouve dommage que ça arrive dès l’âge de 11 ans.
— Dis MaLou, ça t’arrivait aussi que tes copines n’étaient pas gentilles avec toi ?
MaLou se souvient, mais ne raconte pas, parce que finalement, elle se rend compte que ce n’était pas du tout pareil, c’était de la peccadille à côté de ce que vit Millie. Elle pense que les enfants d’aujourd’hui sont bien plus méchants. La faute à qui ? à quoi ?
— Et puis, j’ai coupé mon téléphone, comme ça, je ne vois plus les messages.
MaLou a un début de réponse, le téléphone portable n’existait pas avant… pourtant, Millie a un téléphone juste pour rassurer ses parents quand elle rentre du collège. Elle fait le chemin à pied et a souvent des après-midis libres à cause de professeurs absents. Elle n’a pas grand-chose sur ce portable, mais ça suffit pour recevoir des messages… qu’elle montre à MaLou quand elle est avec elle.
— Dis MaLou, je pourrai venir à Pâques ?
MaLou sourit.
