Journal de Marie-Sophie et Archibald

Bonjour toi 😉

Te souviens – tu ? Héloïse était apparue dans cette histoire ici. La Plume s’interrogeait.

Voilà Voilà, tu retrouveras Héloïse chez Marie-Sophie, grâce à la petite sorcière Elsbeth Isobel ici. La Plume va donc faire un mix avec les trois histoires, ceci pendant le mois d’octobre, parce que c’est le mois des sorcières 😂.

Voilà donc le journal de Marie-Sophie et d’Archibald.

Marie-Sophie

— Tu y crois toi aux anges gardiens ?

Lorsqu’Enzo m’avait posé cette question, j’allais partir à la boulangerie. J’étais déjà en retard, Archibald était venu me retrouver dans ma chambre et après je m’étais rendormie. C’était Mélusine qui avait frappé à ma porte en me demandant si tout allait bien. Quand elle était entrée, elle n’avait pu cacher son sourire narquois. Je lui avais balancé mon oreiller à la tête, elle l’avait esquivé en se sauvant dans le couloir.

Mon filleul tenait un bout de baguette tartiné de confiture dans sa main. Il en était barbouillé et sa mine me fit rire. Il était craquant ce petit bonhomme et parfois je regrettais le bébé que j’avais perdu.

— Tu sais comme Mimi Mathy dans Joséphine.

Enzo adorait cette série. Mélusine et lui la regardaient en replay.

— Tu crois que Héloïse, la petite fille qui vient d’une autre histoire en est un ?

Stupéfaite, je restai muette. Je n’aimais pas le laisser sans réponse à ses questions, mais j’étais vraiment en retard. Archibald allait s’inquiéter et surtout la boutique n’allait pas s’ouvrir toute seule.

— Écoute mon chéri, je n’ai malheureusement pas le temps de…

— Je pars avec toi, comme ça je verrai Parrain.

— Et comment reviendras-tu ? Où est maman ?

Mélusine s’encadra dans la porte. Elle avait dû entendre notre conversation.

— Je passerai le reprendre en allant porter mes livraisons. J’ai aussi tout le matériel d’Halloween pour décorer la boulangerie. Archibald est d’accord.

Je n’étais pas fan de cette fête païenne, mais nous avions fait un sondage dans le village et les gamins avaient tous répondu présents.

Du coup, Mélusine avait tout confectionné elle-même. Archibald avait imaginé un pain en forme de citrouille et lui avait mis deux yeux avec des noisettes. Nous avions été les premières à le goûter, c’était délicieux comme tout ce qu’il faisait. C’était une surprise, personne à part nous étions au courant.

Je partis donc avec Enzo qui gambadait autour de moi.

— Alors tu y crois ?

Il ne lâchait rien.

— Nous avons effectivement chacun un ange gardien.

— Moi aussi ! Vrai de vrai ? Comment il s’appelle ?

Je ne le savais pas, mais Enzo trouva vite la solution.

— C’est Héloïse. Pas grave si c’est une fille ?

Je lui suggérai de lui demander si elle était d’accord. Que n’avais-je pas dit là !

— Ah oui et comment je fais, moi, pour lui parler ? Je te rappelle qu’elle n’est pas dans notre histoire.

— C’est bientôt Halloween, peut-être que si elle est un peu sorcière tu…

— Une sorcière ne peut pas être un ange gardien, marraine, c’est pas possible.

— Les gentilles sorcières peut-être !

Je lui fis un clin d’œil. Il saisit ma main et levant sa tête vers moi, il dit :

— D’accord, on va faire comme si !

Intriguée, je lui demandais :

— Pourquoi voulais-tu qu’elle soit un ange gardien ?

— Pour que Célestine aille mieux et qu’elle se rappelle de pépé Charles. Tu ne vois pas comme il est malheureux depuis qu’elle ne veut plus habiter avec lui parce qu’elle dit qu’elle ne le connait pas ?

Je savais bien que l’histoire de Célestine perturbait Enzo. Depuis son malaise, la compagne de pépé Charles ne se rappelait plus de lui. Décidément, dans cette famille, les souvenirs disparaissaient souvent. Morgan accueillait donc sa maman chez lui depuis qu’elle était sortie de l’hôpital. Elle semblait aller bien, mais seul son fils avait grâce à ses yeux.

Pépé Charles, malheureux, avait vieilli d’un coup. Il marchait voûté, avait perdu son sourire et sa joie de vivre.

Archibald

Ah la voilà, ma petite chérie, accompagnée de notre filleul. Sacré bonhomme. Ces jours-ci, il ne cessait de me parler de cette Héloïse sortie de je ne sais quelle histoire. Il s’était mis dans la tête qu’elle pourrait être un ange gardien et n’en démordait pas. J’étais certain qu’il était encore sur ça avec Marie-Sophie.

Je n’y croyais pas du tout à cette gamine venue d’on ne se sait où.

Marie-Sophie vint m’embrasser, s’excusa pour le retard et s’empressa de se changer pour ouvrir la boutique.

J’emportais les corbeilles de pain tout chaud et commençais à les installer sur les étagères. Je ne me lassais pas de ce parfum. Enzo m’aidait en babillant. J’adorais ce gosse et je ne pouvais m’empêcher de penser qu’un jour peut-être, nous aurions Marie-Sophie et moi, un enfant à nous.

Marie-Sophie nous rejoignit et je lui fis remarquer qu’elle était belle. Elle rougit alors qu’Enzo éclatait de rire.

 — C’est vrai et Marraine que t’es belle et tu sens bon.

— Stop les garçons ! Allez, on ouvre et c’est parti pour une nouvelle journée.

Je les abandonnai et rejoignis mon laboratoire et surveillai la cuisson de mes baguettes. Et c’est alors que je la vis…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…