Bonjour toi 😉

Marie-Sophie
Célestine est hospitalisée. Pépé Charles avait frappé à la fenêtre de la cuisine, complètement affolé. Elle avait fait un malaise alors qu’ils prenaient leur petit-déjeuner. J’étais en train de boire mon café. Aussitôt, j’avais appelé le Samu. Charles n’avait pas pensé à prévenir Morgan, c’est moi qui ai couru chez lui. Il était torse nu quand il était sorti dans le jardin dès qu’il m’avait aperçue. Je notais ça alors que ce n’était pas du tout le moment. Parfois, le cerveau est bizarre.
Charles est monté dans l’ambulance des pompiers. J’ai suivi avec ma voiture en compagnie de Morgan. Mélusine a prévenu Archibald.
Célestine était gardée en observation. Je regardais pépé Charles qui avait vieilli d’un coup. La peur de perdre sa compagne l’avait saisi.
Morgan restait avec sa maman tandis que je ramenai Charles. Gabriel qui était de garde lui avait conseillé de rentrer. C’était inutile d’attendre, il devait prendre soin de lui. Ils n’étaient plus tout jeunes et à leur âge, il valait mieux éviter les émotions fortes.
Sur le retour, il posa sa main sur ma jambe :
— Tu dois profiter de ton nouveau bonheur Marie-Sophie, d’un coup, il peut t’être enlevé.
Je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire.
— Ne fais pas l’idiote, tu crois que je n’ai pas vu que tu es en couple avec Archibald ? Je me lève tôt tu sais, et ta chambre donne sur le jardin. Tu n’accroches pas tes volets, il te rejoint avant de partir. Es-tu heureuse ?
— Oui, répondis-je d’une petite voix.
— Alors tout va bien et profites-en avant qu’il ne se sauve, le bonheur c’est fragile, il faut en prendre soin.
Il se tut et ferma les yeux. J’ai cru qu’il s’était endormi, mais il dit :
— Il y a quelques jours qu’elle ne sentait pas bien, elle se disait fatiguée. Je n’aurais pas dû l’écouter et appeler Gabriel. Elle n’avait pas voulu. Elle est têtue comme une bourrique !
Mélusine m’attendait sur le pas de la porte. Enzo était avec elle. Je lui racontai ce que je savais. Pépé Charles est rentré chez lui, il paraissait exténué. J’ai tenté de l’accompagner, il a refusé.
— Petite, je dois m’habituer à rester seul. J’en aurai profité quelque temps.
— Mais qu’est-ce que tu me chantes là, Célestine va revenir, Gabriel ne semblait pas inquiet.
Il haussa les épaules et me renvoya chez moi.
J’interrogeai Mélusine.
— Si j’appelais Gabriel, il en sait peut-être davantage ?
Je n’eus pas besoin de le faire, mon portable vibra. C’était Morgan. Célestine, très confuse ne le reconnaissait pas. Elle allait devoir subir toute une batterie d’examens.
— Comment vais-je annoncer ça à Charles ?
Mélusine entoura mes épaules, Enzo se blottit contre moi et lâcha :
— Ne sois pas triste, marraine. Je suis sûr que ce n’est pas grave. Je n’aime pas quand tu n’as pas le sourire. C’est pour ça que parrain vient dans ta chambre le matin, pour te faire rire ?
Tu parles d’un secret bien gardé ! Mélusine pouffa.
— Ben quoi qu’est-ce que j’ai dit ? demanda Enzo.
© Isabelle-Marie d’Angèle
