Cafouillis et Embrouillamini

Bonjour toi 😉

— T’es qui toi ? Une nouvelle amie de maman.

Une jeune femme rousse a débarqué chez Héloïse et Stefano. Ils jouaient dans leur cabane quand ils l’ont aperçue dans le jardin.

C’est Héloïse qui s’est penchée pour l’interpeller.

La rouquine ne sait pas du tout où elle atterrit.

— Je cherche Archibald, c’est mon ami. C’est le boulanger du village, tu ne l’aurais pas vu ?

Stefano rejoint son amie et tous deux se regardent sans comprendre. Ils descendent alors de leur perchoir et fixent l’inconnue.

— Le boulanger ne s’appelle pas Archibald, répond enfin Stefano. C’est un copain de mon père, c’est Toine.

— Archi ne m’avait pas prévenue qu’il y aurait de la concurrence. C’est étrange.

— C’est quoi la concurrence ? l’interroge Héloïse qui tourne autour de la jeune femme. Tu en as de beaux cheveux roux. C’est de la vraie couleur ?

L’inconnue ne répond pas, très perturbée par le paysage qui l’entoure qui ne ressemble en rien à son jardin habituel.

— Tu as mal quelque part ? Tu veux boire un verre de citronnade, maman en fait de la très bonne. Tu t’appelles comment ?

— Marie-Sophie, répond machinalement la rouquine à la petite fille.

— Tu es nouvelle dans le quartier ?

Stefano pousse du coude l’incorrigible bavarde et murmure à son oreille que la dame ne semble pas en forme, qu’il faudrait peut-être l’emmener voir Charlie.

La voici d’ailleurs qui surprise de voir les gamins parler à une inconnue dans le jardin vient aux nouvelles, le sourire aux lèvres.

— Je peux vous aider ? Vous cherchez quelque chose ?

— Elle cherche Archibald le boulanger, répond rapidement Héloïse.

Charlie ne comprend pas. Marie-Sophie cherche des yeux quelque chose. Charlie s’approche d’elle et lui demande doucement.

— Qui est Archibald ?

— Mon meilleur ami, il tient la boulangerie. Peut-être ne venez vous pas vous fournir chez nous ? Vous habitez loin du village ? Vous connaissez sans doute Saverio ? Il habite ici depuis longtemps.

— Qui est Saverio ?

Marie-Sophie se retourne et se trouve face à Joe. Etrange, il ressemble un peu à Archi mais ce n’est pas lui. Son ami ne porte jamais de chapeau.

— Je me présente, Joe, je vis ici depuis des années. Vous cherchez quelqu’un ? Je peux sans doute vous renseigner ?

Marie-Sophie respire de plus en plus vite.

— Rassurez-moi, je suis bien au pays basque ?

Elle comprend immédiatement qu’elle a dit une sottise en voyant les yeux exorbités des enfants et la petite qui a du mal à se retenir de rire. Elle l’entend même glisser à l’oreille du garçon que la dame est tombée sur la tête.

Charlie et Joe s’interrogent et d’un commun accord entraine Marie-Sophie chez eux.

— Venez boire quelque chose et racontez-moi ce qui vous arrive.

— Je t’avais bien dit que tu devais boire de la citronnade, c’est le remède à tout, murmura Héloïse en glissant sa main dans celle de Marie-Sophie.

— Je crois que je ne suis pas dans cette histoire.

Surprise, Charlie demanda :

— Vous voulez dire que vous vous êtes échappée d’un livre ?

— Plutôt un cahier ?

— Trop bien, rit Héloïse en s’installant sur les genoux de Marie-Sophie. C’était quoi ton histoire ? Je parie qu’il y a un boulanger et…

Stop !

Marie-Sophie ne sut jamais ce qu’allait dire la gamine, elle se retrouva projetée dans son cahier.

— Maman ? C’est toi qui as fait ça ?

Héloïse interroge Charlie en plissant les yeux.

 — Elle en a de la chance la dame de pouvoir voyager comme ça d’histoire en histoire.

— Elle ne semblait pourtant pas à l’aise et…

Stop !

Le cahier d’Héloïse et Stefano se referma sur eux d’un geste rageur.

© Isabelle-Marie d’Angèle (juillet 2023).

Non mais, qui commande ici ?
À très vite …
On aura tout vu, les personnages qui font leur vie tout seul !